Coronavirus : l’installation des nouveaux maires est reportée
30 000 mairies avaient bouclé leurs élections Dimanche dernier. L’installation des maires devait alors avoir lieu ce Samedi 21 mars.
Après les élections municipales doit normalement avoir lieu le Conseil d’installation, qui consiste à l’élection par les personnes précédemment élues du Maire de la commune.
Hélas pour le calendrier, après le report du second tour, c’est l’installation des maires qui est à son tour décalée. L’évidente raison est le risque qu’amène une réunion dans un endroit confiné.
Pour l’instant, aucune nouvelle date n’a été fixée, le confinement pouvant s’étendre au delà du mois d’Avril.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres
Pour les maires nouvellement élus, la situation n’est pas si négative. En effet, elle leur permet de ne pas avoir à gérer la crise du coronavirus qui bouscule actuellement l’administration locale des mairies. Pour les maires sortant non réélus ou n’ayant pas souhaité se représenter, le tableau est moins rose. En effet, ils se retrouvent à devoir poursuivre leurs fonctions dans un contexte très difficile.
A Esbly, ce report est donc une chance pour l’équipe de Ghislain Delvaux en raison de leur totale in-expérience : aucun élu de la majorité sortante n’est présent dans la liste gagnante et aucun n’a une expérience quelconque dans la gestion d’une collectivité locale. Cela oblige donc Valérie Pottiez-Husson, Maire d’Esbly depuis 26 ans, à devoir assurer le fonctionnement nominal de la Mairie dans cette situation de crise sans précédent.
Une élection illégitime ?
Dans de nombreuses villes, beaucoup s’interrogent sur la légitimité des nouvelles équipes municipales. Dans le code électoral, seules les villes de moins de 1000 habitants ont besoin d’une participation supérieure à 25%. Pour les autres, aucune participation “plancher” n’est nécessaire.
Avec une abstention record, la légitimité des listes élues risque d’être souvent remise en cause par les habitants ces prochaines années.
A Esbly, l’abstention était de 42% en 2014, contre 57 % en 2020.
La gestion d’une Mairie, des difficultés croissantes
Le mandat suivant s’annonce encore plus dur qu’il ne l’est déjà pour les maires. La gestion d’une mairie est devenue de décennies en décennies de plus en plus complexe et technique. De plus, l’Etat se désengage des mairies en leur donnant de plus en plus de responsabilités, tout en réduisant progressivement leurs dotations. En 2019, 49% des maires avaient annoncé ne pas vouloir se représenter, dont une grande partie à cause de la difficulté croissante de la mission.
Photographie Marc Chazelle pour Wikimedia Commons