Bien reconnaitre le frelon asiatique

Ces dernières années, depuis l’arrivée de l’insecte en France, le frelon asiatique n’a cessé d’agrandir son territoire. Dangereux pour l’humain, il également nuisible à la biodiversité : il attaque et tue des insectes pollinisateurs comme certaines espèces d’abeilles.

Cependant, beaucoup de personnes le confondent encore, principalement avec le frelon européen, mais également avec d’autres types d’insectes proches physiquement mais inoffensifs.

Le frelon

Parler de frelon “asiatique” n’est pas très pertinent car toutes les espèces de frelon viennent d’Asie. En effet, le Vespa, nom scientifique du frelon, est en fait une “grosse guêpe” issue du continent Asiatique. Insecte social, il dispose comme la guêpe d’un dard affuté, capable d’injecter un puissant venin.

Contrairement aux abeilles, le frelon comme la guêpe peut piquer autant de fois qu’il le souhaite, sans mourir. C’est pourquoi il hésite beaucoup moins à le faire et est comme la guêpe dangereux pour l’homme. Le venin du frelon, même asiatique, n’est pas beaucoup plus dangereux que celui de la guêpe. Le venin d’abeille est d’ailleurs plus dangereux car plus allergisant. Ce qui fait la différence entre ces différents venins est surtout la forme d’administration. Le frelon dit “asiatique” sera beaucoup plus offensif et piquera donc plus de fois que le frelon européen, et c’est là qu’il devient dangereux. Le frelon, contrairement à la guêpe, peut par sa taille également administrer une plus grande quantité de venin par piqure.

Le frelon est donc comme la fourmi, l’abeille et la guêpe un insecte social. Il vit en communauté autour d’une ou plusieurs reines. Il se distingue parmi les insectes sociaux en étant le plus gros de la catégorie : jusqu’à 5,5 centimètres pour les espèces les plus grosses.

Le frelon européen : le classique

Le frelon européen, ou Vespa Crabo, est le plus connu des frelons en France. Il est y présent depuis très longtemps et s’est installé. Il construit des nids plutôt loin des habitations et dans ce cas ne représente pas de danger. Il s’agit d’un insecte pollinisateur ayant un rôle dans la biodiversité. En revanche, les nids proches des habitations doivent nous alerter. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à solliciter une société spécialisée.

Le venin du frelon européen n’est pas plus dangereux que celui de la guêpe ou de l’abeille. C’est la quantité de venin qui peut mettre la victime en danger. Une piqûre sera douloureuse mais inoffensif pour la plupart des humains en bonne santé. C’est à partir d’une dizaine de piqûres que des complications peuvent se présenter, jusqu’à entrainer la mort.

Pour une personne allergique en revanche, la première piqûre peut être mortelle. En effet, le sujet peut alors contracter un œdème de Quincke pouvant entrainer la mort.

Dans tous les cas, si vous avez été piqué par un ou plusieurs frelons, prévenez vos proches et n’hésitez pas à appeler le 15 si d’autres symptômes apparaissent : malaises, vertiges, difficultés respiratoires, maux de tête.

Le frelon asiatique : le nuisible

Le frelon asiatique, ou Vespa Velutina, ou encore frelon à pattes jaunes, est arrivé en France seulement en 2004. Il s’est ensuite répandu dans toute la France et plusieurs autres pays d’Europe : Portugal, Espagne, Italie, Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne et Pays-Bas.

Il est considéré en France comme une espèce invasive. En effet, il s’attaque aux autres espèces comme les abeilles. Il est capable de décimer une ruche en quelques minutes. Il participe à la pollinisation de certaines espèces végétales mais l’impact qu’il a sur les autres espèces est plus négatif que ce qu’il apporte. En conséquence, il doit être chassé avec détermination.

Le principal danger du frelon asiatique pour l’homme n’est pas seulement son venin mais plutôt la manière dont il n’administre. Il dispose d’un dard de 7 millimètres capable de transpercer les vêtements sans difficulté. Même des tenue d’apiculteur ne suffisent pas face au frelon. De plus, il est très agressif et beaucoup plus rapide et vif que le frelon européen, ainsi il hésite beaucoup moins à piquer.

Le plus préoccupant pour nous est qu’il installe ses nids de plus en plus près des habitations, et comme il n’a aucun réel prédateur, de plus en plus proche du sol.

C’est à la fin du printemps que la traque de ce frelon est la plus efficace. A cette période, les reines commencent à peine à construire leur nid. Surveillez donc les abris à bois, mobilier de jardin etc. Si vous constatez un aller/retour de frelons, n’hésitez pas à contacter une société spécialisée.

La scolie des jardins : le sosie

La scolie des jardins, ou megascolie maculata, ressemble beaucoup au frelon asiatique. Cependant, cet insecte vit seul et est complètement inoffensif pour l’homme.

Cependant, ayant pour principale proie le scarabée rhinocéros, il finit par se raréfier dans nos jardins. En effet, le scarabée rhinocéros tend à disparaitre dans certaines zones urbanisées.

Le frelon géant : l’inquiétant

Le frelon géant, ou Vespa Mandarinia, n’est pas encore présent pour le moment sur le territoire français. Vivant également en Asie, il commence à se répandre sur le territoire américain. Il n’est pas plus dangereux que le frelon asiatique mais nous ne sommes par encore certains de l’impact qu’il pourrait avoir dans notre biodiversité. En revanche, il dispose d’une qualité remarquable : c’est un prédateur du frelon asiatique. La présence du géant pourrait alors contrecarrer le déploiement de ce dernier.

Il a un physique plus proche du frelon européen mais en plus grand : il peut mesurer jusqu’à 5,5 centimètres …

Il représente un danger pour les frelons asiatiques mais hélas également pour les abeilles. Il est capable comme le frelon asiatique d’en décimer 300 en moins d’une heure.

La Sésie apiforme : la discrète

Contrairement à ce que son apparence pourrait laisser penser, la Sésie est un papillon. Les frelons font parties de la catégorie des hyménoptères alors que les papillons sont eux des lépidoptères. La Sésie apiforme, ou Sésie du peuplier, ou encore Sesia apiformis est donc un papillon dont l’évolution lui aura donné la forme de certains de ses prédateurs. Cela lui permet, comme pour la scolie, de décourager certains ennemis … Il reste peu probable d’en apercevoir une, c’est un insecte devenu plutôt rare.

Soyez prudent

Nous espérons que cet article vous permettra désormais de mieux reconnaitre le frelon asiatique et de surtout le distinguer à côté de ses congénères. Dans tous les cas, si vous trouvez un nid suspect à proximité de votre domicile, n’intervenez pas vous même et faites plutôt confiance à une société spécialisée.

Photographie de l’article : Gilles San Martin